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Témoignage de classe inversée en lettres : classeur et rubriques, deux services de l'ENT très appréciés

Par MARJORIE TONNELIER, publié le vendredi 10 mai 2019 21:42 - Mis à jour le jeudi 27 février 2020 10:22
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Un exemple de classe inversée qui montre une fois de plus l'intérêt d'accompagner les élèves dans leurs apprentissages.

Je m’appelle Blandine HOMBOURGER et suis professeure de Lettres classiques au Collège Jacques-Callot de Neuves-Maisons (54).

 

Depuis douze ans, je suis en poste dans cet établissement en périphérie de Nancy. J’exerce au sein de ce collège une double fonction en charge de classes de français mais aussi de Langues et Cultures de l’Antiquité.

J’accompagne également mes collègues dans leur pratique numérique en tant que référente numérique.

  • Pouvez-vous nous parler du projet #ENTMBN ?

Il s’agit du nouvel ENT qui s’est déployé à la rentrée de septembre 2018, prenant la suite de l’ENT-PLACE. Dans notre Académie, depuis dix ans, des pratiques pédagogiques solides se sont construites autour de ce type d’espace de travail : cela demeure aujourd’hui encore un ancrage fort.

 

  • Quand avez-vous décidé de pratiquer la classe inversée ?

Il y a cinq ans.

En tant qu’Interlocutrice Académique au Numérique (IAN) en Lettres de l’Académie Nancy-Metz, j’ai rencontré au cours d’un salon Marie Soulié, pionnière de la #Classe-Inversee en Lettres. Elle faisait une intervention où elle expliquait ses choix, nés d’un constat d’insatisfaction professionnelle : échanges trop descendants dans sa classe, parole du professeur omniprésente, et cetera... J’avais le même ressenti.

 

En outre, mon intérêt pour le numérique avait déjà porté ma réflexion sur la question de l’ergonomie des salles de classe : Comment pratiquer une pédagogie numérique en mode frontal ? Quelle place pour l’élève ? Pour le professeur ? Il me fallait rompre avec ces codes désuets et aménager ma salle en îlots bonifiés. En inversant ma classe, j’espérais devenir une « prof renversante »… !!!

 

Rapidement, la pédagogie inversée est devenue une évidence.

Je la pratique depuis par intervalle régulier. Je ne base néanmoins pas tout mon travail sur ce mode de fonctionnement… Je cherche encore d’autres espaces à investir.

  • Avez-vous rencontré des difficultés à la mise en place de cette pratique ?

Je n’ai rencontré aucune difficulté, ni fonctionnelle, ni matérielle… Travailler avec un ENT a été un élément facilitant. Il cadre les espaces comme les échanges : tout se trouve au même endroit.

  • Comment les élèves et leurs familles ont accueilli la classe inversée ?

Pour expliquer cette démarche, j’ai créé une capsule vidéo que je leur diffuse avant de mettre en place la première démarche. Elle est visualisée en classe puis déposée dans le cahier de texte numérique. Elle explique et montre comment nous allons travailler. Cela permet de bien communiquer, de générer une forme d’enthousiasme et de curiosité, tout en étant transparent quant aux attendus.

  • Quels sont selon vous les bénéfices de cette pratique ?

La #Classe-Inversee permet sans aucun doute une approche fine et différenciée ; les élèves travaillent à leur rythme et sont, dès le retour en classe, ciblés en terme de besoin. Chacun s’y retrouve : les élèves comme le professeur.

 

Lors de la mise en commun du savoir déporté hors du temps-classe, les élèves expriment davantage leurs ressentis. Trois niveaux de compétences se dégagent généralement : celles et ceux qui ont tout assimilé, celles et ceux pour qui des exercices gradués sont nécessaires, celles et ceux qui rencontrent de réelles difficultés et qui seront accompagnés.

 

  • Pouvez-vous nous donner un exemple concret de mise en place de la classe inversée avec l’ENT ?

Pour le chapitre étudié en classe de troisième — Utopia, rêves ou cauchemars ?, je soumets comme problématique à mes élèves le point suivant : « Pourquoi des récits fictionnels utilisent-ils le thème de l’utopie pour nous faire réfléchir sur notre société ? Quel futur nous font-ils voir : cité idéale ou cité cauchemardesque ? ».

Je cherche à travers ce chapitre à nourrir leur imaginaire par des lectures et des analyses. Mes élèves sont invités à établir des liens entre corpus littéraires et corpus artistiques issus de cultures et d’époques différentes : de Platon à G. Orwell.

La #Classe-Inversee intervient en fin de séquence avant une écriture longue autour de leur propre conception utopique. Elle devient ainsi un levier d’écriture ; chaque jour, durant une semaine, ils vont découvrir une granule composée d’éléments nouveaux qu’ils doivent commenter, annoter, compléter, tester et assimiler via leur #ENTMBN et ses espaces dédiés, afin d’être capable le jour de la rédaction en classe de suivre le travail demandé.

 

Un QR-code est tout d’abord placé dans le cahier de texte ; il mène à la #Classe-Inversee et renvoie à la première capsule. Cette dernière offre un premier temps de découverte. Un forum dans l’#ENTMBN est ouvert afin que les élèves puissent faire leur propre suggestion. Six étapes les attendent jour après jour.

 

 

Remarque : Voici le QR-code qui renvoie à l’ensemble de la classe inversée. 

 

 

Le travail d’écriture est ainsi facilité ; les élèves se sentent en confiance et abordent sereinement cet exercice exigeant. Je constate une nette différence entre des travaux articulés autour d’une #Classe-Inversee et ceux sans accompagnement. Les productions sont plus riches et surtout mieux construites.

 

Comment l’ENT vous accompagne pour préparer vos cours ? Comment mettez-vous en place la classe inversée avec l’ENT ?

 

J’articule mes cours avec des espaces que je partage avec mes élèves dans l’ENT.

 

Pour l’exemple donné — Utopia, rêves ou cauchemars ?, je mets, en parallèle de la matrice créée sur Open Créa Learning, différents espaces de l’ENT MBN (Cahier de texteBlogForumRessources intégrées) : mes élèves consultent pas à pas la classe inversée et se doivent d’interagir régulièrement dans les espaces balisés.

 

  • Quels services de l’ENT utilisez-vous régulièrement dans vos pratiques pédagogiques ?

Un espace classe est quotidiennement utilisé ; les élèves y retrouvent un Pad, un Blog, un Forum et des Dossiers partagés. Via le Médiacentre, chacun peut accéder ou à des outils – comme Pearltrees – ou à des ressources intégrées – comme EducArte. Je n’oublie pas l’espace Classeur du cahier de texte.

  • Que pouvez-vous faire avec l’ENT que vous ne pouviez pas faire auparavant ?

Centraliser les données reste un élément fondamental et propre à tout ENT.

  • Avez-vous constaté des bénéfices pédagogiques inattendus avec l’ENT ?

Je dirais l’implication des élèves dans des démarches longues et laborieuses. Ils se prêtent au jeu sans s’essouffler !

 

  • Utilisez-vous l’ENT pour partager vos bonnes pratiques auprès de vos collègues ou d’autres établissements ?

Je montre et partage volontiers mes pratiques de par ma fonction de I.A.N. et de référente numérique.

 

  • Sur la base de votre expérience, quelles meilleures pratiques ou conseils donneriez-vous à d’autres organisations sur l’utilisation des services de l’ENT pour mettre en place une classe inversée ?

 

Un conseil : Tentez ! Lancez-vous ! En passant par le Classeur, un espace s’offre naturellement à la pratique de la #Classe-Inversee.

On peut y déposer des capsules et proposer des activités pas à pas. J’ai réalisé d’ailleurs un « Parcours inversé » autour du personnage de Cléopâtre VII dernière souveraine d’Egypte pour mes élèves latinistes ; cet ensemble a débouché sur un mini-oral individuel (de type DNB) avec, en guise de support, un document de présentation.

 

Pour en savoir plus sur la classe inversée et Mon Bureau Numérique, découvrez le webinaire de la Kommunauté en cliquant ici